Golden Oldies Trophy à Concarneau. Loïck Peyron peaufine à Concarneau sa préparation à la Route du Rhum. Sur Happy, il naviguera à l’ancienne.
Pour sa septième participation, Loïck Peyron ne gagnera pas la Route du Rhum dont le départ sera donné le 2 novembre prochain à Saint-Malo. Non pas parce qu’il « aime bien être battu », comme il le dit souvent, histoire de rappeler que l’adversité est respectable mais bien parce que le Baulois effectuera la transat en solitaire aux commandes de Happy, l’obsolète et mythique trimaran conçu par le célèbre architecte Walter Green dans les années 80.
Et pour rester fidèle à l’esprit d’origine, l’expérimenté navigateur n’a que très peu retouché la configuration du multicoque au mat alu. Une dévotion entretenue jusque dans le coloris originel jaune flashy de la coque. « C’était paraît-il une couleur imposée à l’époque par les Américains ! » Une explication que corrobore l’omniprésence de multicoques affublés du même jaune le long des pontons concarnois.
« Ma préférence, c’est d’en n’avoir aucune ! »
L’amoureux de la technologie moderne et des bateaux pointus trouvera-t-il son compte dans cette navigation au sextant, dans cette transat à l’ancienne ? « En réalité, j’aime bien tous les supports. Ma préférence, c’est d’en n’avoir aucune. C’est une chance d’alterner les extrêmes. Je suis un peu comme un pilote de Formule 1 à qui on confierait le volant d’une voiture des années 80. Et puis, avec cette forme de navigation à l’ancienne, j’aime ressentir la fébrilité de ne pas savoir où je suis. »
Au-delà de la compétition proprement dite, il y a aussi évidemment chez Loïck Peyron, le désir de rendre hommage à tous ceux qui ont écrit l’histoire de la voile, notamment Mike Birch : « J’ai beaucoup de respect pour le passé. Cela permet de mieux comprendre l’avenir. » Le skipper baulois s’inscrit donc directement dans l’esprit de ce Golden Oldies Trophy auquel il participe depuis hier.
Et au fait, comment s’est comporté son trimaran dans ce contexte ? « La journée a été excellente, en compagnie de gens charmants. » Soit ! Et sur le plan strictement sportif ? « On a pu se confronter à la concurrence. » Mais encore ? « Eh ! bien. Les bateaux ne jouent pas exactement dans la même catégorie et on a eu la confirmation que l’on ne pouvait pas se comparer. »